


Tous aux abris voilà Gciné qui arrive tel un tsunami auditifs dans vos écouteurs. Et oui parce qu’aujourd’hui on va parler de film catastrophe et pas n’importe lequel le film catastrophe francophone « Dans la brume » sur les écrans depuis la semaine dernière. Ce long-métrage franco-québécois de Daniel Roby (aussi réalisateur de Versailles série Canal+) m’a laissé très mitigé (comme la météo dans le film). Il est vrai que film de science fiction et film français sont rarement synonyme. Même si l’on ne peut pas nier les chefs d’œuvre de Luc Besson, il est cependant rare de trouver des blockbusters parmi les films nationaux. Dès le visionnage de la bande annonce finalement très évasive, on se demande ce que va bien pouvoir donner cette production. L’originalité ne se trouve pas tant dans le scénario qui respecte assez bien les canons des films du genre : Mathieu (Romain Duris) et Anna (Olga Kurylenko) sont séparés mais doivent s’occuper de Sarah (Fantine Harduin) leur fille atteinte du syndrome d’Asperger et vit donc dans une bulle en verre. Après un léger tremblement de terre, une brume mortelle envahit Paris obligeant les parents à se retrancher en hauteur sans leur enfant malade. Le réalisateur échappe alors à la facilité de surcharger le film d’effets spéciaux (que de toute manière le budget ne lui permettait pas) et de délaisser son scénario. Au contraire les différents éléments dystopiques sont savamment dosés pour soutenir l’histoire : on apprécie la très belle scène d’arrivée de la brume dans un des beaux quartiers haussmanniens (reconstitué pour l’occasion) de la capitale. Plan qui en devient même déroutant tellement nous sommes peu habitué à avoir ce genre de décor pour des scènes de science fiction. Cette relative modestie se retrouve dans les dialogues qui ont le bon goût de ne pas sombrer dans le pathos malgré une situation tragique. On pourrait alors tout de même reprocher au film de compter trop sur l’assez réussi prestation de Romain Duris qui éclipse alors quasiment tous les autres personnages. Et si (Dieu merci) Roby ne tombe pas dans le panneau du happy end, je vous laisse apprécier la fin que je trouve très bien pensée, il n’aura quand même pas pu esquiver les incohérences scénaristiques (soulignons l’impossibilité d’y rescaper dans le genre science fiction). En plus de nous embrumer, l’histoire nous égare dans la temporalité : hormis quelques équipements informatiques futuristes, seul l’énorme habitacle de la jeune Sarah dénote vraiment à l’écran, et brouille les pistes quand à l’époque filmée.
Le traitement volontairement mystérieux qui entoure la brume peut diviser. Les éléments lacunaires dispersés ça et là semblent vouloir nous mettre sur la voie du final de Roby qui d’un potentiel réflexif (voire poétique) intéressant, mais survient d’une façon trop abrupte. On retiendra la fraîcheur (sans mauvais jeu de mots) et l’ambition du film made in France où l’on apprécie la supériorité de la mise en scène efficace, la tension constante, l’atmosphère suffocante et la noirceur loin des blockbusters du genre habituel. Alors je vous conseille pour sortir des vapes dans lesquels nous plonge les délicieuses brises estivales d‘aller voir Dans la Brume.
